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Homélie du cinquième dimanche de Carême 2024

Publié le 20 mars 2024

Seigneur, si tu avais été ici ! La rencontre de Dieu, ce n’est pas pour plus tard. C’est déjà pour ici. La vie éternelle est déjà commencée.

Il entre, il sort. Oui, il s’agit bien de Jésus. Comme nous le dimanche il sort de la synagogue et il va à la maison. Oui, je sais. Jésus et ses disciples sont allés à la synagogue le samedi, mais ils en sortent bien pour aller à la maison. On est à Capharnaüm et la maison c’est celle de l’apôtre Pierre, maison où il y a sa femme et sa belle-mère, et sans doute quelques autres. Nous, ce n’est pas le samedi, c’est le dimanche. Ce n’est pas à la synagogue, c’est à l’église. Ce n’est pas à Capharnaüm, c’est à Bordeaux, et on n’a pas toujours la joie d’avoir sa belle-mère à la maison.

Que faisons-nous sur le parvis, sur le chemin que nous empruntons pour rentrer chez nous, et autour de la table dominicale ?

Je vais vous le dire : bien trop souvent, pas toujours mais bien trop souvent nous cassons du sucre, Ô, pas méchamment, mais quand même, nous cassons du sucre sur le dos de ceux qui ont fait quelque chose au service de la prière commune. Les chants n’étaient pas terribles, l’organiste a joué trop fort, je n’ai rien compris de la 1° lecture, l’homélie n’était pas terrible et en plus c’était trop long, l’horaire de la messe est trop tardif, ou trop précoce, les enfants ont fait du bruit et ça m’agace.

Jésus, lui, est avec ses disciples, que fait-il ? Au passage il embarque Jacques et Jean. Tiens ! c’est la formation d’un trio paradisiaque (Je ne vais pas dire trio infernal, il ne faut pas exagérer) : Pierre, Jacques et Jean que l’on retrouvera pour la guérison de la fille de Jaïre, à la transfiguration sur le Mont Thabor et à Gethsémani avant l’arrestation de Jésus ! Bref. Ils sortent de la synagogue et entrent à la maison. Et là, Jésus fait du bien, « on » lui a demandé de faire du bien. On ne nous dit pas s’il a commenté ce que faisaient les participants à la prière sabbatique, on nous dit qu’il a fait du bien à la belle-mère de Simon qui était malade. Tiens ! comme c’est bizarre. Il fait comme à la fille de Jaïre. Il la prend par la main et lui ordonne de s’éveiller. Et la jeune fille se lève. Pareil pour la belle-mère. Il la prend par la main et la fait se lever. C’est le mot de la résurrection. Et la belle mère se lève pour servir, alors que la jeune fille de Jaïre se lève pour être servie. Jésus dit bien aux parents : donnez-lui à manger.

Sortir le la synagogue pour faire du bien à la maison. Sortir de la synagogue pour se mettre au service de la vie. Sortir de l’église pour agir et parler au Nom du Christ, pour se mettre du côté de l’Espérance, pour témoigner de l’Espérance qui manque tant à cette génération.

Je rencontré quelqu’un qui a fait l’expérience suivante. Cette personne ne connaissait pas le Seigneur mais alors qu’elle est devenue malade elle s’est étonnée de l’attention que les autres lui portaient. Alors qu’elle partageait son étonnement à une amie chrétienne cette dernière lui a répondu. Eh bien ! C’est l’Esprit Saint ! C’est le fruit de l’Esprit Saint !

A la messe, dans la communion eucharistique nous recevons l’Esprit Saint. Le prêtre dira dans la prière finale … puisqu’en communiant nous sommes devenus un dans le Christ, que notre manière de vivre nous donne la joie de porter du fruit pour le salut du monde ! C’est pas rien !! Porter du fruit : ce n’est pas faire des commentaires sur les défauts de la liturgie, c’est donner des paroles de vie, c’est produire le fruit de l’Esprit. Les fruits de l’Esprit ? St Paul écrit aux Galates, c’est une parole à connaître par cœur : Mais voici le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi. En ces domaines, la Loi n’intervient pas. Ceux qui sont au Christ Jésus ont crucifié en eux la chair, avec ses passions et ses convoitises. Puisque l’Esprit nous fait vivre, marchons sous la conduite de l’Esprit. Ne cherchons pas la vaine gloire ; entre nous, pas de provocation, pas d’envie les uns à l’égard des autres. Galates 5,22. On peut ne retenir que la 1° phrase : Voici le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi.

La mission, puisque nous en parlons aujourd’hui de façon particulière, elle commence comme cela. Une expérience, et un jour quelqu’un met des mots dessus, comme c’est arrivé à l’exemple que j’évoquai tout à l’heure. Ce qui t’arrive ? C’est le fruit de l’Esprit de Jésus.

Jésus pose des actes, des gestes, il élève, il relève, il encourage, il renvoie chacun à sa responsabilité. Suis-moi, dit-il à l’un ; Retourne chez toi, dit-il à un autre et raconte aux tiens ce qui s’est passé pour toi, ce que Dieu a fait pour toi. C’est ce qu’ont fait Bénédicte et

Jésus sort de la synagogue, rentre à la maison. Se met à la porte de la maison et reçoit la foule et les malades. Puis au petit matin, il sort dans la montagne pour prier : Ah ! La prière du matin … ! Et il va ailleurs, et il entraine ces disciples ailleurs pour proclamer La bonne nouvelle !

Seigneur, viens à notre rencontre, personnellement et communautairement pour que nous posions les gestes qui ressemblent aux fruits de l’Esprit : amour, joie, paix … Amen.

Père Gérard Faure, curé de la paroisse