La Miséricorde divine
Comment se fait-il que le modèle du croyant soit devenu le modèle de l’incrédulité ?
Parce que, quand même, Saint Thomas … C’est bel et bien le modèle du croyant, c’est bel et bien le dernier qui, dans l’évangile selon Saint Jean, s’écrie : « Mon seigneur et mon Dieu ». Dans l’évangile de Jean chaque rencontre de Jésus provoque toujours la foi des uns et l’incrédulité des autres ; et cet évangile culmine avec Thomas dont l’acte de foi arrive à la conclusion du récit, le chapitre 21 étant un chapitre rajouté (ce qui n’en réduit pas la pertinence)
« Moi, je suis comme Saint Thomas » entend-on souvent dire pour tout ou n’importe quoi.
Moi, Je veux remercier Saint Thomas : Il a fait ce que je ne peux pas faire. L’a-t-il fait d’ailleurs ? En tout cas, il a eu la liberté de le faire et ça aide aujourd’hui ma foi, moi qui ne peux pas mettre mes doigts dans le côté du Christ.
Alors, deux choses :
Peut-être que nous ne disons pas assez que la foi, c’est le doute dépassé. Deux fois dans les évangiles de la résurrection on perçoit la présence du doute des apôtres :
en Jean 21,12 « Aucun des disciples n’osait lui demander : « Qui es-tu ? » Ils savaient que c’était le Seigneur. »… Ils savaient… mais quand même…
Ou bien encore en Matthieu 21,17 « certains eurent des doutes. » Et c’est ceux-là que, quelques instants plus tard,il envoie en mission. Comment mieux prévenir les jeunes dans leur chemin vers Dieu, parfois si évident à l’âge de l’enfance ? Il faut leur dire : « Quand vous aurez des questions, c’est que vous commencez à croire ! Devant la difficulté ne jetez pas le bébé avec l’eau du bain. Beaucoup de choses changent en vous, autour de vous, mais Jésus reste avec vous ! Seconde remarque, tout autre : Nous célébrons en ce dimanche la miséricorde divine. Mais cette miséricorde, ce cœur qui déverse son amour sur la misère du monde, c’est à nous de le toucher du doigt. Ne pourrions-nous pas entendre en ce sens l’appel de Jésus à Thomas : « avance ta main, et mets-la dans mon côté. » (Jean 20,27)
Rejoindre le Christ miséricordieux, rejoindre son cœur, pour avoir la foi et l’amour, pour puiser la miséricorde à la source du coeur de Jésus, quel programme !
Je vous laisse avec ça !
Votre curé, Gérard Faure
