« La vie appelle la vie »
« La vie appelle la vie », dit-elle avec malice en me regardant du coin de l’œil. La conversation ainsi interrompue ou plutôt relancée tournait à la plainte de chefs scouts qui, devant la difficulté, avaient tendance à vouloir seulement préserver ce qui pouvait l’être pour tenir malgré tout jusqu’au camp d’été. Non, dit-elle. « C’est la vie qui appelle la vie » comme dit Gérard. Oui, j’ai pu dire ça, je l’ai souvent dit. Quand ça ne mord pas il faut oser jeter les filets plus loin.
Au jour de Pâques j’ai envie de crier « La vie donnée de Jésus appelle la vie », au point que sa mort même est source de vie..
La vie donnée féconde la vie, féconde ce monde. « La mort de Jésus appelle la vie » une vie donnée par amour pour le monde. C’est la fécondité du grain de blé qui, tombé en terre, enfoui dans l’humus, se relève pour grandir et porter du fruit. La mort de Jésus appelle la vie pour que nous n’ayons plus peur de semer notre vie régénérée par le baptême, pour contribuer au salut du monde et à la gloire de Dieu.
Ce blé tombé se transforme par la grâce de Dieu en pain eucharistique pour nourrir l’humanité qui crève de faim jusqu’à nos portes, qui crève de peur jusque dans nos cœurs. Semons la vie donnée, Le crucifié est vivant, ressuscité, et nous avec parce que la mort de Jésus appelle à la vie.
Votre curé, Gérard Faure
