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Église Saint-Nicolas

Saint-Nicolas de Bordeaux, une histoire passionnante

Saint Nicolas de Bordeaux, une histoire passionnante

Chapelle des Gahets

En pays gascon, les «gahets» étaient aussi appelés crestian, cagots,capots, gaffets, dénomination qui dérive du verbe gascon gahar qui signifie s’attraper, s’attacher. Ils étaient descendants de lépreux, maladie dont on croyait qu’elle se communiquait aisément. Ainsi cette communauté avait été repoussée dans une cagoterie, près de Saint-Julien. Ils avaient leur propre église, la chapelle des gahets qui devint la chapelle Saint-Nicolas-de-Graves de Bordeaux dont la construction se situe au début du XIIIe siècle. A cette période nombreuses furent les fondations d’hospices par des ordres religieux. Ces établissements, lieux d’accueil et de repos pour les plus pauvres jalonnaient les chemins de St-Jacques-de-Compostelle.

La chapelle de Saint-Nicolas est exactement située à l’angle du Camin de Sent Jacmes (cours de l’Argonne) et du Camin de Sent Nicolay (rueMillière)à l’emplacement de l’actuelle école maternelle. La chapelle était modeste, d’après le graphisme ancien elle occupait environ 194 m2 et le cimetière 250 m2. Quatre fenêtres perçaient les murs.

La statue de pierre que nous possédons encore aujourd’hui se dressait au-dessus de la porte d’entrée.

Durant près de quatre siècles, Saint-Nicolas-des-Gahets sera la chapelle des rejetés de la société, les lépreux de la maladrerie des Gahets, du fait des risques de contagion. Cette terrible lèpre, fréquente après les Croisades, diminuera progressivement jusqu’au XVe siècle. L’isolement des lépreux était rigoureux et toujours « hors les murs » des villes. Un arrêté de 1555 les obligeait encore à se déplacer porteurs d’un signe distinctif rouge, d’un bâton ferré et d’une clochette sous peine de fouet et d’amende.

Parmi ceux qui vivaient à l’ombre de Saint-Nicolas, les plus valides travaillaient et gagnaient leur pain, sans doute péniblement. Ils étaient charpentiers, cordiers, bûcherons, charbonniers, tâcherons dans les fiefs de ce faubourg. Les subsides de pieux seigneurs et de nobles dames permettaient de secourir les plus pauvres et d’effectuer des donations à l’hôpital des Gahets.

L’habitat était des plus modestes. En 1629, M. de Guérien, jurat, rapporte qu’il y avait quatorze huttes contre l’hôpital de la Santé, et 48 personnes.

Le terme Gahets a dispau.

Cependant, à cette même époque, il a été permis au sieur Samaru de construire une hutte près des Gahets « à ne pas fréquenter » ! A la fin du règne de Louis XIV, la population était évaluée à 200 personnes. 

Le faubourg Saint-Nicolas commence à s’élargir, la crainte des épidémies s’éloigne. Les impasses deviennent ruelles. 

 DE LA CHAPELLE À L’ÉGLISE SAINT-NICOLAS

On n’en sait que très peu de chose avant la fin du XVIIIe siècle. Les archives de la Gironde conservent un acte de 1386 concernant les statuts d’une « confrérie de Saint-Vincent » en la chapelle de Saint-Nicolas-des-Graves » qui devait nourrir 13 pauvres chaque année…

… Jusque vers la fin du XVIIe siècle, St-Nicolas était une succursale de Sainte-Eulalie. Le premier curé dont le nom est connu est celui de M. Olier, cité en 1667. L’enquête de Mgr de Rohan, en 1792 qui nous donne un état des paroisses, nous apprend que Saint-Nicolas n’avait pas de vicaire et que ses revenus étaient de 100 livres par an, soit le salaire d’un manoeuvre. A la même époque, la paroisse Saint-Michel avait un revenu de 11 000 livres ! …

… Pendant la Révolution la chapelle fut fermée et servait de lieu de réunion… Il est donné un avis favorable pour la réouverture et l’exercice du culte en juin 1797.  
Pendant cette période la population du faubourg s’accroissait fortement et dépassait 7 000 habitants. En 1799, le découpage en arrondissements rattacha la chapelle Saint-Nicolas à l’église Saint-Michel, tandis que l’ancienne paroisse Saint-Vincent-de-Ladors était définitive-ment supprimée (actuellement quartier du Sacré-Coeur).

La tourmente révolutionnaire terminée, quelques travaux indispensables de remise en état de la chapelle ont été réalisés en 1801. Une nef latérale a été construite, dédiée à la Vierge Marie ; une première cloche fut installée en 1805, puis une seconde en 1809. Un conseil de fabrique est institué pour gérer la paroisse….

Notre chapelle des Gahets est maintenant entourée d’une population de près de 8 000 âmes que ne peut contenir la très modeste construction des siècles passés. 

L’église Saint-Nicolas de Bordeaux va devenir réalité !