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Le troisième jour…

Publié le 20 janvier 2025

Homélie du troisième dimanche du Temps Ordinaire Année C

Le troisième jour, dit le texte de Saint Jean quand on en fait une lecture suivie.

Dans la liturgie, comme le texte est proclamé sans le rappel de ce qui s’est passé avant, on commence la lecture par « En ce temps-là … » 

Que s’est-il donc passé avant ce troisième jour ?

Chapitre un, ce que l’on appelle le prologue :

« AU COMMENCEMENT était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu… »

Puis Jean-Baptiste, cité dans le prologue, qui répond quand il est interrogé sur son identité, en disant « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert … » désigne Jésus comme l’agneau de Dieu. Entre nous, beaucoup connaissent ces deux phrases, prêcher, parler dans le désert, qu’on utilise en la détournant de son sens premier, pour dire : parler sans être écouté ; et la seconde qu’on utilise à bon escient dans la liturgie avant la communion et qui garde son sens premier en désignant Jésus. « Voici l’agneau de Dieu »

Sur ces mots, André et probablement Jean, l’auteur de l’évangile, suivent Jésus qui, en ce retournant vers eux leur demande : « Que cherchez-vous ? » Les deux disciples de Jean qui deviennent donc grâce à leur réponse disciples de Jésus, demandent à Jésus : « Maître, où demeures-tu ? » « Venez et vous verrez » dit Jésus. Deux verbes qui scandent l’évangile de jean. André, va chercher son frère Simon qui s’appellera désormais Pierre.

Le lendemain, Jésus appelle Philippe, sans intermédiaire. Philippe va trouver un copain d’enfance, Barthélémy, alias Nathanaël, celui qui dira, et c’est encore une phrase connue au-delà de la sphère chrétienne : « De Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon ? » « « Viens et vois » » répond Philippe. Tous ceux-là sont originaires de Bethsaïde, c’est précisé dans le texte : André, Pierre, Philippe, et probablement Nathanaël sont de Bethsaïde. Fin du premier chapitre.

Jean ne dit pas « le Lendemain » comme précédemment pour passer du 1° au 2° jour. Il dit : « Le troisième jour, il y eût un mariage à Cana en Galilée, la mère de Jésus était là.

Le troisième jour, ça ne vous dit rien ? ça ne vous évoque pas quelque chose, le troisième jour ?

Je vous donne un indice : Jean écrit : la mère de Jésus était là. Jean n’évoque la mère de Jésus, que deux fois. A Cana et au pied de la croix. A Cana, il l’appelle « femme » on peut y voir la nouvelle Eve. Au pied de la croix, il l’appelle mère. « Mère, voici ton fils » dit-il à propos de l’apôtre Jean, le disciple qu’il aimait, on peut y voir chacun des disciples, c’est-à-dire chacun de nous.

Ce que je fais là est plus un cours qu’une homélie. Je le fais pour tenter de vous intéresser, avant dimanche prochain qui sera le dimanche de la Parole de Dieu, à la Sainte Écriture. Mais vous pourrez lire mon homélie sur le site dès ce soir, à défaut d’avoir pris des notes comme des paroissiens de Libourne, formés par un prédécesseur, avaient coutume de la faire.

Tout ça pour dire, pour rappeler, qu’il faut toujours lire les évangiles éclairés par la résurrection du Seigneur. Les Évangiles sont écrits après l’expérience pascale, après l’expérience de la rencontre de Jésus ressuscité, longtemps après pour Saint Jean qui a eu le temps de ruminer les événements et d’en extraire, d’en faire ressortir une théologie, un discours sur Dieu construit autour de sept signes dont le premier est le signe de l’eau changée en vin à Cana, chacun des signes ayant pour but d’amener à la foi en Jésus, Sauveur du monde, Fils de Dieu.

C’est ainsi qu’il est bon de relire nos vies, notre expérience, même et surtout quand on ne comprend pas ce qui nous arrive. Ainsi qu’il faut relire ce qui se passe pour nous et dans le monde. Guerres, famines, maladies, embrouilles avec le voisin, des amis, des parents des enfants … J’arrête là la liste, et j’arrête là l’homélie. En passant, avec Jésus à l’autel, vivons l’expérience du ressuscité. C’est ça l’Espérance : vivre en sachant que, malgré tout, après tout, les joies et les peines nous tournent, les deux pieds bien plantés dans le sol de notre terre, nous sommes tournés vers le Seigneur. Venez et vous verrez ! C’est à nous que ça s’adresse. Répondons comme les premiers disciples, allons voir Jésus et allons appeler les autres. Goûtons avec le maître du repas ce vin des noces de Cana. C’est là L’HEURE de Jésus, le don se sa vie. C’est l’Espérance anticipée de notre salut à travers nos vies appelées à la résurrection, se joue le salut et la joie du monde.

Père Gérard Faure +