La Croix Glorieuse

Comment un instrument de supplice peut-il être dit Glorieux ?
J’écris ceci en entendant sur France Musique le Boléro de Ravel, exécuté au piano, le tambour jouant toujours son rôle majeur. C’est plutôt laborieux, mais je sens déjà que le final sera un éclat, une puissance donnée au développement de la musique qui nous conduit quasiment à un éblouissement sonore, si j’ose m’exprimer ainsi. Mais ce n’est pourtant qu’une pâle image de nos vies en Dieu.
La Croix figurée au dessus est inspirée par une tapisserie de l’abbaye de Belloc (64). C’est en fait la photo du travail d’un émailleur qui me l’a offert à mon départ de Mérignac en 2004. La Croix s’ouvre vers le ciel tandis que ses bras sont prêts à nous accueillir. Les couleurs partent du sombre en bas et sont peu à peu lumineuses. C’est cela la Croix Glorieuse, pas seulement la lumière promise à la fin, mais dès les combats de notre vie la lumière qui donne la force d’avancer à la rencontre de Dieu. Le désir du sommet n’a-t-il pas une influence sur la marche en chemin ?
Le Boléro est fini, je suis un peu déçu ; la Croix de l’artisan n’est qu’une image, mais 40 jours (6 août) après la fête de la transfiguration du Seigneur devant ses apôtres, la réalité de nos pauvres vies est éclairée par la lumière du Crucifié Ressuscité.
Gérard Faure +