La vie consacrée
Quand j’ai été ordonné diacre à Langon en 1977, la vie religieuse apostolique était bien active et répandue dans l’espace rural diocésain. Sœur Thérèse, de la Sainte Famille de Bordeaux, que nous avons accompagnée dans sa Pâque vers le Seigneur la semaine dernière au Sablonat était alors en communauté à Belin-Béliet et s’occupait des jeunes. Elle s’intéressait à chaque personne pour elle-même. Je l’ai rencontrée pour la première fois au cours d’une réunion avec des prêtres à Louchats, chez le P.André Dassé. Depuis la mort d’André en 1977, le presbytère de Louchats (697h) n’a pas connu de prêtre.
La vie religieuse apostolique* féminine hors Bordeaux, s’est doucement éteinte dans une indifférence quasi générale. Il ne reste plus que deux communautés composées exclusivement de religieuses Africaines. A Verdelais, une communauté de quatre religieuses Passionnistes et une autre de trois sœurs de Notre Dame de la Paix à Pauillac.
J’ai personnellement vu se fermer :
une communautés de sœurs de Ste Marthe de Périgueux à Lesparre ;
plusieurs communautés des filles de la charité fondées par St Vincent de Paul et Louise de Marillac à La Teste, Arcachon, Bazas, La Réole, St Christoly de Blaye ;. de Belin-Béliet les sœurs de la Sainte Famille de Bordeaux sont allées fonder à Saint Savin de Blaye où elles ont fermé en 2020.
Il y avait aussi d’autres religieuses à Blaye,
à Verdelais pour la maison de retraite,
au Cénacle et dans l’enseignement à Libourne,
des sœurs du Carmel apostolique à Saint-Pierre-d’Aurillac et au Broussey,
des dominicaines d’Auch à Toulenne,
des filles de la Croix à Puysseguin,
du Bon Pasteur à Saint Brice,
de la Présentation de Tours à Soulac,
du Saint Cœur de Marie à Saint Médard de Guizière,
de Saint Joseph à Vendays, Sainte Foy-la-Grande et Arcachon…
Je ne parle que des doyennés hors agglomération bordelaise et j’en oublie sans doute.
En 1978 l’annuaire diocésain compte 24 communautés dans l’espace rural.
J’ai personnellement prêché pour l’absoute de plusieurs de ces communautés.
Certes, il en reste dans l’agglomération bordelaise, dynamiques comme :
les sœurs de l’assomption dans le lycée du même nom,
de la miséricorde au Pian-Médoc,
des petites sœurs des pauvres rue Judaïque,
de Marie-Notre Dame dans le Lycée qui porte leur nom
et quelques communautés de religieuses retraitées, j’allais écrire rescapées, que j’admire et dont nous accueillons quelques membres à la messe de 7h30 à l’église Sainte-Eulalie, tout particulièrement le lundi matin.
Nous avons la grâce d’avoir dans notre paroisse la dernière communauté des sœurs de Saint Vincent de Paul avec monique, Annie et Régine, belle présence au cœur même du lycée St Vincent de Paul. ainsi que Maddy et Marie-Germaine, sœurs de la charité de Nevers, bien présentes à nos communautés et qui vivent dans le presbytère Saint Victor.
De nouvelles formes de vie consacrée sont apparues grâce au Chemin-Neuf où à Regnum Christi, mais le compte n’y est pas. Et plus que le compte, c’est le signe qui n’apparait plus que de façon ponctuelle et me semble-t-il dans l’indifférence générale des catholiques Bordelais.
Tant qu’ils ont des curés pour dire la messe où et quand ils le veulent, trop de catholiques français dorment tranquilles … !
La fête de la Présentation de Jésus au temple, le 2 février, fête de la vie consacrée, stimule notre prière et notre engagement. Toutes ces communautés ont repris vie à l’étranger. Les sœurs de la Sainte Famille de Bordeaux, pour prendre comme exemple une congrégation née dans notre paroisse, sont nombreuses à Ceylan et essaimement en Asie.
C’est le baptême qui consacre nos vies. Puissent les congrégations continuer d’être présentes et vivantes afin que nous soyons sans cesse interpelés pour vivre notre baptême avec sérieux et que la société dans son ensemble reçoive le témoignage de la gratuité.
Pardon d’avoir été si long !
Gérard Faure+
Les religieuses de Saint Vincent de Paul animeront le prochain « dimanche autrement » le 23 mars, en début de carême, pour nous partager la spiritualité leur Saint Patron, qui est devenu celui de notre paroisse, au-delà de ce que nous croyons déjà connaître.