NOCE DE CANA
Dans notre région, on parle beaucoup du vin, surtout dans les châteaux ou entre fins connaisseurs ; il faut avoir l’air de s’y connaître. Mgr François Frétellière, qui aurait eu 100 ans cette année, était évêque auxiliaire à Bordeaux au moment de mon ordination diaconale. Il m’avait un jour dit : « Tu sais comment il faut faire quand on t’offre un verre de vin ? Tu le prends par le pied, tu fais tourner le vin dans le verre pour l’oxygéner, tu portes ton verre jusqu’à ton nez pour humer le ‘bouquet’, tu prends un air inspiré en levant les sourcils, tu goutes et tu dis en hochant très légèrement la tête. « … hum…, » et là, surtout, tu laisses les autres parler ! »
Ce n’est pas comme dans l’évangile qui nous fait passer de l’eau au vin en plein dry january. Drôle d’idée ! C’est ce que nous faisons cette semaine d’un dimanche à l’autre : Dimanche dernier, le baptême de Jésus. Ce dimanche, les noces de Cana., l’eau changée en vin. Et ce vin, il faut le goûter pour y croire. L’eau, il faut y être plongé, le vin, il faut y goûter. On ne peut pas théoriser l’expérience chrétienne. Certes, la théologie, le discours sur Dieu, nous sert pour progresser ; mais ce qu’il faut, c’est l’expérience, le goût.
Jn 4,8b « Maintenant, puisez, et portez-en au maître du repas. » Ils lui en portèrent.
9 Et celui-ci goûta l’eau changée en vin.
Il ne savait pas d’où venait ce vin, mais ceux qui servaient le savaient bien, eux qui avaient puisé l’eau ».
Goûtons la vie chrétienne, goûtons la rencontre de Jésus et la rencontre des frères, goûtons la vie, comme ceux qui servaient à Cana, comme le maître du repas, goûtons, agissons et parlons-en, après, comme d’une expérience que l’on partage, comme un bon vin que l’on fait découvrir à des amis.
P. Gérard FAURE +
