La cathèdre
Quelle ne fut pas ma stupeur, lors de ma dernière arrivée à Santiago de Compostela, d’être empêché d’entrer dans la cathédrale par le portique de la gloire. C’est ainsi qu’autrefois on venait saluer saint Jacques qui nous attend toujours à la colonne centrale de ce portique. Il en a vu du monde depuis qu’il accueille là, en temps normal, le pèlerin. On lui caresse le pied en mettant la main là où des millions de pèlerins, depuis le XIII° siècle, ont déjà mis la leur. Non, c’est fermé, faites le tour par la droite. N’entrez pas encore ! Posez votre sac ! laissez votre bâton. C’est vrai qu’avec un tel accueil on a déjà le bourdon*!
Et moi qui suis un maniaque de l’entrée dans les églises par la grande porte ! Quelle frustration !
Alors ?:
Alors merci aux responsables de l’aménagement liturgique de Notre Dame de Paris d’avoir prévu l’entrée de tous, paroissiens, pèlerins, touristes, athées pratiquants … par la porte centrale. C’est de là que l’on perçoit le mieux, même si ce n’est encore qu’une image lointaine, la splendeur de l’accueil de Dieu.
Et merci au Pape de rester chez lui !
Comment ? Notre ancien curé serait-il papophobe ? Non point, mais je suis épiscophile et si Saint-Jean-de-Latran est l’église de la cathèdre de l’évêque de Rome, Notre-Dame de Paris est celle de la cathèdre de l’évêque de Paris. C’est à lui de s’assoir le première sur ce siège, et à lui seul. Oh, bien sûr, si le pape vient un autre jour à Paris, on ne l’empêchera pas de présider à Notre Dame mais, pour la réouverture de la cathédrale ce n’est pas la place de l’évêque de Rome mais bien celle de l’évêque de Paris. C’est tout simplement une bonne ecclésiologie : l’Église universelle est là où est l’évêque, l’Église universelle est à Bordeaux, comme elle est à Paris, à Rouen, … en union avec l’Église qui est à Rome dont l’évêque est le pape qui manifeste ainsi l’unité du peuple de Dieu.
P. Gérard FAURE +