Préparer ses obsèques ?
Se préparer à la mort, au passage de la vie à la vie par la mort, sans aucun doute ! Mais préparez ses propres obsèques ! Certes, nous pouvons émettre quelques désirs, surtout si c’est pour partager une musique, un texte qui élève vers Dieu et en même temps rappelle à l’assemblée ce qui a été important pour vous. Mais je vous en supplie, laissez faire ceux et celles que la nature ou la foi vous ont donnés ou encore que vous avez choisis pour s’en occuper. Faites-leur confiance, d’autant que vous ne pourrez pas vous plaindre si l’enterrement n’est pas conforme à vos souhaits.
Partagez donc vos souhaits, pourquoi pas aujourd’hui, avec ceux qui auront le devoir de vous accompagner en ce moment-là, parlez de votre mort, de votre Pâque. Peut-être de la rédaction du faire part. N’y a-t-il pas contradiction dans les termes quand on lit par exemple : nous avons le regret de vous annoncer le rappel à Dieu de … Regret du rappel à Dieu ? ou encore Mm et Mr ont l’immense douleur de vous faire-part du décès de leur mère Mme veuve trucmuche, 102 ans … immense douleur, 102 ans ? On a quand même eu le temps de s’y préparer mais surtout : que dit -on alors pour un enfant de 11 ans. Les mots ont un sens.
Autre question : la crémation (Laissons l’incinération pour les ordures) ou l’ensevelissement. Depuis mai 1963 l’Église catholique n’interdit plus la crémation. En 1980 la part de crémations par rapport à l’ensevelissement était en France de 0,6 %. En 2023 : 43%. beaucoup plus en Gironde
Pour ma part, je voudrais être mis au tombeau accompagné de la musique du dernier choral de la Passion selon saint Jean de Jean-Sébastien Bach qui dit :
Reposez bien, ossements saints,
que je ne pleurerai désormais plus ;
Reposez bien, et apportez-moi aussi le repos.
Le tombeau, qui vous est destiné
et ne renferme plus de détresse,
m’ouvre le ciel
et ferme l’enfer.
Ainsi, j’aurais enfin, en fin, fait quelque chose comme Jésus. Mais non, faire comme Jésus, j’en suis bien incapable. En fait, s’il n’arrive pas avant pour la fin des temps, la parousie, ce n’est pas moi qui le ferait, ce sera d’autres.
P. Gérard FAURE +
