Bassam et Rami : Voir du beau en Terre Sainte
Je persiste sur le sujet de la semaine dernière qui était une reprise de la LIANE 5 n° 109 datée du 15 octobre 2023, mais c’est pour vous raconter cette fois-ci quelque chose de beau, vous partager une source d’espérance.
J’ai lu, il y a deux-trois ans, un livre que j’avais laissé tomber pensant sincèrement que j’avais compris. Je l’avais peut-être compris mais je ne l’avais pas goûté autant que je l’aurais pu. On fait quelquefois ainsi avec les livres ; on lit, on a compris, ou on croit avoir compris, et on saute à la conclusion sans autre forme de procès. Mais revenons à notre Terre Sainte, à notre livre : Apeirogon*.
L’auteur, Colum McCANN, fait parler alternativement, courts paragraphes après courts paragraphes, Rami Elhanan, Israélien, fils d’un rescapé de la Shoah, ancien soldat de la guerre du Kippour (C’est quand même du lourd !) et Bassam Aramin, Palestinien, qui n’a connu que la dépossession, la prison et les humiliations. Tous deux ont perdu une fille, Abir dix ans, Smadar, treize ans, à cause du conflit Israélo-Palestinien. . Passé le choc, la douleur, les souvenirs, le deuil, il y a l’envie de sauver des vies. Eux qui étaient nés pour se haïr décident de raconter ensemble leur histoire et de se battre pour la paix.
Leur histoire a donné naissance au « Cercle des parents » qui réunit, aujourd’hui en visio, 700 familles qui mènent ce combat, car c’est un combat.et comme dit Arab Arami, fils de Bassam cité plus haut « Vous savez, ça demande beaucoup d’efforts de résister à la haine ».
La Croix l’Hebdo du dimanche 4 octobre nous présente des personnes, tant Israéliennes que Palestiniennes, qui mènent ce combat. Si je n’ose pas vous inviter à lire le livre, je vous conseille ce numéro de La Croix l’Hebdo. En courant vite, vous pouvez peut-être le trouver en kiosque. Vous pouvez sans doute l’acheter sur le site du journal ou de l’Hebdo, vous pouvez encore me l’emprunter mais il est déjà très demandé.
Le Pape François a reçu trois membres du Cercle des familles le 26 août dernier : « Il y a trois types de personnes, leur a dit François. Celles qui veulent se battre. Celles qui veulent ignorer la souffrance et la douleur. Et puis il y a les artisans de la paix, comme vous, qui sont prêts à s’embrasser et à travailler les uns avec les autres au nom de la paix et du progrès. »
Heureux les artisans de paix.
P. Gérard FAURE +
*polygone généralisé ayant un nombre infini (dénombrable) de côtés. d’après le ROBERT.
