Nous sommes perdu ; Cela ne te fait rien ?
Qui aurait suffisamment de bienveillance pour exercer le pouvoir de sauver son prochain ? Serions-nous devenus insensibles à l’autre à tel point que nous orienterions tous nos pouvoirs sur nous-même ? « Sauve-toi, toi-même » n’est-elle pas finalement la dernière revendication de la foule au pied de la croix ?
Le médecin a le pouvoir de soigner des maladies, l’architecte celui d’abriter des tempêtes, l’enseignant de transmettre la connaissance, la mère au foyer a le pouvoir de veiller sur les charbons ardents…
Dans le cadre d’animation pastorale, il m’est arrivé de demander aux jeunes : « Si vous aviez une baguette magique, quel pouvoir lui demanderiez-vous ? »
Toutes les revendications étaient tournées vers des pouvoirs satisfaisant le bien-être personnel. Aucun pouvoir n’était orienté vers ce que l’église nomme le BIEN COMMUN.
Toutes les baguettes magiques étaient destinées à calmer les tempêtes d’un amour propre en mal d’une existence contrariée. Aucune baguette magique n’était destinée à exercer le pouvoir de construire ensemble un BIEN COMMUN.
En cette période de renouvellement d’une assemblée législative en mal de BIEN COMMUN, la question du POUVOIR devient une question vitale. A l’heure où nous avons,
par le vote, le pouvoir d’élire ceux qui seront amenés à légiférer sur la meilleure manière d’organiser la vie communautaire, il semble vital de nous interroger non pas sur ce que personnellement nous rêverions d’avoir pour combler notre propre bonheur, mais de NOUS interroger ENSEMBLE sur les pouvoirs talentueux qui nous sont déjà donnés pour, « bâtir, habiter, penser » ENSEMBLE et en PAIX sur la terre, sous le ciel.
Le « pouvoir d’achat » est-il véritablement ce qui précède tous nos désirs comme l’affirme certains sondages ? Le « pouvoir respirer » un air pur et SAINT ne serait-il pas finalement ce qui précède tout autre pouvoir ? N’est-ce pas le souffle de VIE (Ruha) insufflé par Dieu dans les narines d’un être d’argile qui anime notre humanité si fragile?
Nous, chrétiens, avons la certitude que Dieu n’agit pas dans les rêves pas plus qu’il ne détient une baguette magique. Mais il est tout pouvoir de MISÉRICORDE (c’est-à-dire totalement tourné vers…)
Offrons donc notre confiance (c’est là le socle de notre FOI) à Celui à qui « tout pouvoir a été donné, sur la terre comme au ciel ». Oui, la présence de Jésus-Christ calme nos tempêtes intérieures et sociales. Cultivons ensemble la Paix, fruit d’un Grand Calme.
Jean-Marie Perrier, Diacre